Durant la Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH), Companieros a été intéressé par un post LinkedIn d’une jeune entrepreneuse pas comme les autres. Puisque le changement de regard est fondamental dans nos formations, nous avons voulu rencontrer cette jeune atypique ambitieuse.
Charlène Serayet est une jeune femme pétillante et pleine d’entrain. Elle apprend à 12 ans qu’elle a une scoliose et souffre depuis de son dos. Ses douleurs sont quotidiennes et constantes.
Extrêmement ambitieuse, elle veut être la meilleure. Très tôt, son rêve est de devenir cheffe d’entreprise. Elle travaille depuis qu’elle est jeune sur le terrain (Burger King, Darty) mais n’a jamais mentionné son handicap ! Ses offres de stage, elle les veut coûte que coûte. Puis, elle déménage sur l’île de la Réunion. Son premier travail dans une entreprise lui permet d’apprendre un maximum sur l’administratif. Elle fait des journées longues et ne compte pas ses heures malgré la douleur persistante de son dos.
À 22 ans, elle crée son entreprise de gestion administrative externalisée (https://www.dasmind.fr) et fait partie du club « Les femmes du Medef ».
Elle se considère comme un cliché de la femme qui travaille dans l’administratif et qui doit prouver chaque jour qu’elle a des compétences utiles. Elle désespère qu’on ne lui fasse pas conscience, comme si sa propre valeur passait avant tout par son physique. Il lui faut toujours une autorité externe d’un homme qui reconnaît son talent pour appuyer sa légitimité. Animée par une envie de faire changer les choses, de montrer aux autres qu’elle est capable de réaliser de grandes choses, elle travaille sans relâche.
« Petite, menue, blonde aux yeux bleus, on me donne toujours 5 ans de moins et on ne me prend pas tout de suite au sérieux « . Elle a de surcroît un handicap invisible qu’elle ne souhaite pas mettre en avant. Elle ne veut pas attirer la pitié ou les réflexions malveillantes.
Femme et handicapé, elle revendique le fait de devoir travailler plus pour pouvoir prouver son sérieux. Son mérite viendra de son travail. Mais utiliser sa condition de personne handicapée pour éveiller les consciences, elle commence sérieusement à s’y atteler.
Comment prouver aux gens que je suis bonne dans ce que je fais ? Que je suis intelligente et que je peux me débrouiller tout aussi bien voir mieux que les autres, sans toujours mettre en avant mon handicap ? C’est une tare d’être une femme, et encore plus avec un handicap invisible ! Pourtant, quand je le mentionne, on me félicite sur mon parcours, car j’ai en plus un handicap…
Durant la Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH), elle poste sur LinkedIn un article expliquant qu’elle souffre d’un handicap invisible. 17800 likes pour +1 300 000 vues et + de 500 commentaires lui permettent de prendre réellement conscience que ce sujet intéresse son auditoire et qu’il faut continuer à partager son expérience pour bouger les consciences.
Mon handicap ne se voit pas, et pourtant ….
J’ai 2 tiges et 14 vis dans le dos.
Pourtant je me lève chaque matin comme tout le monde, et j’essaie d’avoir un train de vie le plus normal possible. 🚶🏼♀️
Est-ce facile ? Non.
Parce que j’ai tout le temps mal.
J’ai mal à ne plus pouvoir bouger, à pleurer, à être tétanisé de douleur.
MAIS, quand vous me voyez, je souris. 😃
Comme certain dirait « Je souris trop pour avoir mal » (Coucou la MDPH 🙋🏼♀️).
Ôtez-vous de la tête que quelqu’un qui sourit est quelqu’un qui va forcément bien.
Ôtez-vous de la tête que quelqu’un qui est jeune n’a forcément aucun soucis.
Des fois c’est le cas, il ne faut pas voir tout noir non plus !
Mais, ce n’est pas le cas pour tout le monde.
Apprenez à connaître ce qui se cache derrière un visage, derrière un sourire, tout n’est pas visible au premier regard. 👁️
Aujourd’hui est la 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐧é𝐞 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐬 𝐞𝐧 𝐬𝐢𝐭𝐮𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝’𝐡𝐚𝐧𝐝𝐢𝐜𝐚𝐩.
Enchantée, je m’appelle Charlène, j’ai 23 ans, j’ai cet attirail dans mon dos depuis 7 ans.
Et ça fait un mal de chien. 🐶